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C’est avec beaucoup de plaisir que la famille Robert, propriétaire de ces lieux, vous accueille pour vous faire partager un moment d’émotion et d’Histoire.
Ce petit guide pratique que nous vous proposons vous permettra de suivre un parcours étudié pour mieux comprendre 5 siècles d’histoire à la Baumette.
Bonne visite !
Vous êtes ici sur le « Roc de Chanzé » qui a servi de carrière pendant de nombreuses années.
Au XVe siècle, date de construction de la Baumette (1454), les anciens fronts de taille se succédaient en escaliers le long du schiste ardoisier, offrant des terrasses bien venues pour bâtir le futur couvent.
Auprès de ce rocher le Roi René possédait une petite résidence avec vignes et jardins : le Manoir de Chanzé (en contrebas) qu’il compléta en faisant édifier une chapelle sur une terrasse d’ardoise encastrée dans la roche. Dotée de reliques précieuses, elle attire tant de pèlerins qu’il faut appeler de nombreux religieux pour les accueillir, célébrer la messe et chanter les offices : les Franciscains d’Angers (appelés Cordeliers, puis après leur réforme, les Récollets).
Sur le flanc du rocher, en contrebas, se trouvait une grotte. Elle rappelait au Roi René ce lieu qu’il vénérait en Provence, la Sainte Baume (« grotte » en provençal) où se serait réfugiée Sainte Marie Madeleine au 1er siècle. En son honneur, il baptisera le nouveau couvent la « Petite Baume » : la Baumette.
Après quelques décennies de haute spiritualité, le couvent de la Baumette vivra des heures difficiles : ruiné pendant les guerres de religion, abandonné, puis rénové et embelli au XVIIIe siècle pour être une « Maison d’hôtes illustres ». À la Révolution, il fut vendu, puis partiellement rénové pour devenir résidence familiale, du XIXe siècle à aujourd’hui.
Des hôtes célèbres vous ont précédés en ce lieu : trois Rois de France : Charles VIII accompagné d’Anne de Bretagne, Henri IV à la veille de signer l’Édit de Nantes, le jeune Louis XIII venu d’Angers en bateau. Un écrivain célèbre, François Rabelais, y fit ses premières études.
Le météorologue Albert Cheux y installa dès 1860, une station météorologique qui fonctionna jusqu’en 1914, date de son décès. Ses observations quotidiennes ont fait l’objet de très nombreux relevés (consultables aux Archives Départementales).
L’ancien couvent de la Baumette s’organise suivant le plan Bénédictin en deux ensembles distincts :
La terrasse de l’ancien moulin : à proximité de l’ancienne infirmerie, le jardin des « simples », cultivé au sein du couvent en 8 carrés thématiques, regroupe les plantes aromatiques et médicinales utilisées pour soigner les maux du quotidien.
Du XIXe siècle, il reste les 4 piliers d’une éolienne montant l’eau de la Maine dans les jardins.
Rendez-vous sur le côté du jardin dominant la rivière
pour le panorama sur Angers
À votre droite vous pouvez voir : le réfectoire, les cellules, le clocher…
À l’arrière-plan : le Château, la Cathédrale, l’Église Saint Laud et la tour St Aubin
Sur votre gauche : en bord de Maine, les prairies inondables, classées au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Plus loin, on distingue le « Pont de la Libération » qui a permis le 10 août 1944, à l’Armée Américaine du Général Patton de franchir la rivière pour libérer Angers.
À droite vous longez le bâtiment abritant la cave creusée dans le rocher que Rabelais cite dans son « Pantagruel » comme étant plus haute que le logis !
En descendant, vous empruntez la rampe « Hommes, bêtes, eau ». Taillée dans le schiste, elle permettait à la mule du couvent de monter et descendre les chariots légers de la cave à la cour de service en contrebas.
Remarquez les trous creusés à la pioche pour éviter à la mule de glisser.
Vous êtes ici à l’emplacement de l’ancien logement des Frères Convers et de l’infirmerie. Ces anciens bâtiments furent rasés pour offrir aux hôtes illustres de la Maison du XVIIIe siècle, une très belle terrasse d’agrément avec vues sur Angers, le château et la cathédrale.
Vous êtes maintenant dans la cour de service : vous pouvez voir un vivier à poissons. À l’opposé, les traces d’anciens bâtiments : une menuiserie, une basse-cour et une cuisine. La façade témoigne de l’évolution de l’austérité Franciscaine vers le classicisme du Siècle des Lumières : les vastes fenêtres éclairent les belles chambres qui ont remplacé le dortoir et les petites cellules des religieux.
L’entrée du couvent se fait par un couloir au niveau de la cour de service, qui passe sous les cellules des frères et débouche à l’angle d’un cloître exceptionnel, creusé en plein cœur du roc de Chanzé au 15e siècle (que vous pourrez voir plus tard au cours de votre visite).
Le passage, creusé à travers la roche au XIXe siècle, vous conduira à la chapelle.
La chapelle : premier bâtiment de la Baumette, fut construite dans une carrière d’ardoise, face à la Maine en 1452. Une belle charpente en « carène de bateau », couvre une large nef. L’autel franciscain a disparu, remplacé en 1616 par un autel, don du Maréchal de Brissac, orné d’un tableau « l’Assomption de la Vierge Marie ».
Au fond de la chapelle, une large baie ouvre sur la tribune. Les frères y chantaient les offices, la nef étant réservée aux laïcs, pèlerins ou visiteurs venant d’Angers.
À droite se trouve une niche abritant une copie de la statue de Marie Madeleine, l’originale offerte par le Roi René est visible chez les Sœurs Bénédictines du Calvaire, à Angers.
Vous quittez la chapelle par un passage situé à droite de l’autel. Après être passé sous les arcades qui soutiennent l’escalier menant au dortoir, vous rejoignez le cloître.
Exceptionnel par sa situation en plein cœur du Roc de Chanzé. Son emplacement fut imposé par le plan Bénédictin : il se doit d’être au flanc sud de l’église. Celle-ci étant déjà réalisée, son implantation était toute trouvée ! Mais au XVe siècle, cet emplacement est en fait au cœur du rocher qui existait alors jusqu’à la hauteur de la chapelle. Il faut donc creuser et évacuer 15 000 tonnes d’ardoise, à la main ! Un chantier impressionnant !
Le cloître était bordé de galeries en bois, plus tard remplacées par des arcades et des piliers en tuffeau. La simplicité franciscaine a vécu, remplacée par le décor mondain que l’on offre aux visiteurs de marque du XVIIIe siècle !
Au premier étage du bâtiment en ruines, se trouvent de belles ouvertures, une partie de la voûte de l’ancienne bibliothèque ainsi qu’un dortoir.
À côté de la seule source d’eau potable du couvent se trouve un ancien escalier, derrière une porte en bois (condamnée), datant de la fin du XVe siècle, aujourd’hui disparu. Cet escalier reliait le cloître à la cave et aux cellules des religieux.
Dans l’ancien réfectoire, modifié par Jules Cheux au XIXe siècle, vous trouverez 3 maquettes de la Baumette ainsi qu’un historique, qui vous permettront de mieux appréhender son évolution à travers le temps.
Au mur, figurent de magnifiques peintures du XVIe siècle, représentant Saint Jérôme, Saint Pascal Baylon et le roi David.
La famille Robert vous remercie de votre visite,
et vous donne rendez-vous sur son site Internet :
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